Avec ou sans gluten ? (1)

Je l'ai dit, je ne supporte pas les régimes miracles qu'on veut nous vendre à tout bout de champ, et qui finissent par coûter cher. Quand la mode du "sans gluten" est arrivée, voici quelques années, j'y ai jeté un vague coup d'œil, sans plus. Et quand j'ai vu fleurir les rayons de produits "gluten free" dans les supermarchés avec des articles hors de prix, ça m'a à la fois amusée et irritée. Je sais que des sportifs disent que leurs performances se sont améliorées, que des actrices prétendent avoir maigri. Mais vu qu'il n'est pas dans mes projets de disputer le tournoi de Wimbledon, de m'aligner pour le 100 mètres aux prochains Jeux Olympiques, que je ne vais pas tourner un film, pas pour moi !

Sauf que...

Il y a quelques mois, un problème de santé mineur, certes, mais invalidant, a fait soupçonner que je pouvais être intolérante au gluten. Pourquoi pas, puisque j'ai toujours eu un tempérament allergique ? Et plutôt que prendre des médicaments ou passer ma vie à courir d'un médecin à un autre, je préfère encore me priver d'un aliment, fût-ce à vie.

J'ai commencé donc à me renseigner sur le gluten. D'abord, sur ce qui en contenait ou non, pour parer au plus pressé : évidemment, pain, pâtes, pizza, céréales de petit déjeuner, la liste est très très longue. 

En poursuivant mes recherches, je suis tombée sur des infos qui m'ont fait réfléchir. Il y a le gluten "qui se voit", naturellement, et facile à identifier. Et il y a aussi tout le gluten caché. Car ce truc, il se glisse dans TOUT. La charcuterie est remplie de gluten, les desserts, et la quasi-totalité des plats préparés. Chaque fois qu'on voit marqué "épaississant", "liant", plus tout un tas de composants aux noms étranges, pas la peine de chercher : c'est du gluten. 

Toujours curieuse, j'ai appris que si le gluten a toujours été présent dans l'alimentation depuis que l'homme s'est sédentarisé et est devenu omnivore (on élimine l'époque des chasseurs-cueilleurs), par les céréales, et le blé notamment, on s'est mis à en sur-rajouter depuis environ un siècle.

Pourquoi ?

Plus de gluten donne un pain, ou une biscotte, ou des biscuits, plus moelleux, plus croustillants (il n'y a qu'à comparer, les produits sans gluten sont secs, friables). On a donc croisé des céréales entre elles pour produire celles qui contiennent le plus de gluten, pour flatter le palais des consommateurs. Ainsi, dans notre alimentation d'aujourd'hui, il y a BEAUCOUP plus de gluten qu'il y a un siècle. Et en plus, ce sont des mutations artificielles, ce qui est toujours suspect.

D'un point de vue nutritionnel, le gluten a une valeur nulle. Il n'apporte rien, n'enlève rien (sauf pour les allergiques ou les intolérants). Il est un simple additif de goût, de consistance, il intéresse donc avant tout les producteurs, les industriels, qui attirent ainsi la clientèle par des produits qui semblent meilleurs. 

Déjà, ça m'a refroidie. Le gluten est rajouté pour rendre addictifs des produits qui normalement, ne le seraient pas. Et ça, ça m'énerve, comme chaque fois que je découvre qu'on me manipule...

(À suivre)